Communiqué de presse · le 2 octobre 2020
Vendredi 25 septembre dernier, le Parlement a adopté la loi sur le CO2. Certes, elle constitue une base importante pour poursuivre la politique climatique, mais elle est encore très loin d'être suffisante pour atteindre un objectif vital: garder nos chances sérieuses de rester en-dessous des 1,5°c. Les décideurs·euses politiques n'ont pas encore assez reconnu l'urgence de la crise climatique. actif-trafiC les appelle à prendre des mesures rapides et ciblées dans le secteur des transports.
Le transport est le problème crucial de la politique climatique. Ce secteur est le plus grand émetteur de CO2 en Suisse, avec à lui seul un bon tiers du total. Les émissions de gaz à effet de serre provenant des transports sont restées pratiquement stables depuis 1990, et les réductions pourtant légalement obligatoires n’ont jamais été atteintes. L'instrument le plus puissant dans le secteur des transports est la réglementation sur les émissions de CO2. Cet instrument est totalement insuffisant, car il offre de nombreux échappatoires (supercrédits, cibles de niche), il permet des fraudes de taille (manipulation du cycle de test, immatriculation de voitures électriques non encore mises en circulation). En outre, ses objectifs ne sont pas suffisamment ambitieux (95g d'ici 2023 au lieu de 2020). L'augmentation du prix de l'essence de 12 centimes par litre au maximum à partir de 2025 est également beaucoup trop faible pour avoir un véritable effet incitatif.
Plus aucun véhicule à essence et diesel à partir de 2030
L'absence de mesures efficaces dans le secteur des transports montre clairement que les responsables politiques n'ont pas encore reconnu l'urgence de la crise climatique. Pourtant, la solution serait étonnamment simple. Les véhicules à essence et diesel devraient être retirés de la circulation. Plus précisément, à partir de 2025, aucune nouvelle voiture particulière équipée d'un moteur à combustion ne devrait être immatriculée et à partir de 2030, plus aucun véhicule à carburant fossile ne devrait être autorisé à circuler sur les routes. Une solution simple et efficace qu’il s’agit d’annoncer immédiatement.
¨Il faut maintenant un tournant en matière de transports
Afin de surmonter la crise climatique, nous avons enfin besoin d'une remise en question plus forte - un virage à 180° du trafic. Les véhicules à moteur à combustion ne doivent pas être simplement remplacés par des voitures électriques. Nous devons passer à la marche, au vélo et, pour les longues distances, aux transports publics. Nous avons un besoin urgent des quelque 15 milliards d'euros prévus pour l'extension des routes nationales d'ici 2030 afin de les investir plutôt pour promouvoir la marche, le vélo et les transports publics.
Une augmentation de la taxe sur les billets d’avion est indispensable
Les responsables politiques ont enfin reconnu que le transport aérien doit, lui aussi, aussi contribuer à la protection du climat. L'introduction de la taxe sur les billets d'avion est une première étape importante. L'argent du Fonds pour le climat peut également être utilisé pour promouvoir l'expansion des lignes de trains de nuit, ce qui permettra à terme de transférer le trafic aérien vers le rail bien plus respectueux du climat. Cependant, la taxe sur les billets d'avion a été fixée à un niveau beaucoup trop bas, entre 30 et 120 francs. En particulier la limite supérieure de 120 francs interpelle. L'Agence fédérale allemande de l'environnement a estimé à au moins 380 francs l'impact climatique d'une tonne d'équivalent CO2 émise par le trafic aérien. Une taxe sur les billets d'avion basée sur ce prix comporterait pour un vol aller-retour de Zurich à Berlin environ 60 CHF et de Zurich à Bangkok environ 550 CHF.
actif-trafiC continuera donc à s’engager résolument pour des objectifs climatiques plus ambitieux!
Pour des informations plus détaillées :
Silas Hobi, directeur d’actif-trafiC, shobi@umverkehr.ch